Le mariage : une affaire de tradition(s) ?

 

Nous ne pouvons pas aborder le thème du mariage sans nous intéresser aux nombreuses
traditions qui régissent celui-ci. Par le passé, tous les mariages suivaient essentiellement le même
schéma, aujourd’hui, notamment avec un cadre religieux désormais plus souple, de nombreux
mariés choisissent de faire ce que bon leur semble pour le jour des noces. Pourtant, malgré cette
évolution, les traditions subsistent, quand certaines disparaissent et d’autres se transforment. Mais
d’où viennent-elles ? Et quelle est leur signification ? Pourquoi devons-nous jeter du riz à la sortie de
l’église ? Ou bien porter une touche de bleu ? Revenons sur quelques pratiques et traditions autour
du mariage.

 

Les 4 éléments

– Porter quelque chose de bleu : le bleu symbolise la fidélité et la pureté. Le fait de porter du
bleu pour une mariée signifie donc qu’elle promet d’être fidèle à son mari. Pour la pureté,
aujourd’hui les mœurs ont évolué, les concernés sont moins jeunes, ont souvent eu une vie
bien remplie avant, alors ce n’est plus vraiment d’actualité.
La tradition du bleu trouve son origine au XIXe siècle en Angleterre avant d’être importée aux
Etats-Unis puis en France. Les objets de cette époque avaient la réputation de « porter
bonheur » et assuraient ainsi le bonheur au sein du couple.
Souvent, les mariés portaient des rubans ou un mouchoir bleu. Si vous souhaitez respecter
cette tradition, plusieurs options sont possibles : on retrouve ce fameux ruban sur les
jarretières, une alternative un peu cachée, un peu coquine. Vous pouvez également glisser un
ruban ou une fleur de couleur bleue dans vos cheveux pour une touche plus actuelle. Enfin, de
nombreux bijoux sont montés avec des topazes couleur azur, porter un bracelet en lapis lazuli,
une jolie pierre bleue aux effets anti-stress…

– Porter quelque chose d’ancien : l’objet ancien symbolise votre vie d’avant et le lien familial. Il
confère bonheur et fidélité. Bien souvent, il est représenté par un bijou de famille qui a
traversé les générations. Cela fait toujours chaud au cœur, le jour de son mariage, de porter
un bijou qui appartenait à une arrière-grand-mère disparue. C’est un petit clin d’œil à toutes
ces personnes qui auraient aimé être présente ce jour, et qui le devient par la pensée. Une
belle filiation en somme, vous portez en vous tout un passé, que vous mettez à l’honneur au
présent, pour vous engager dans un avenir avec optimisme.

– Un accessoire emprunté : c’est un accessoire qui appartient à une femme déjà mariée et
heureuse dans son union. On dit qu’il a le pouvoir de transmettre ce bonheur au futur époux
en leur assurant une longue vie heureuse côte à côte. Il peut prendre la forme d’une broche,
une pince à cheveux, un bracelet, un collier, des boucles d’oreilles…

– Enfin, du neuf : bien souvent représenté par la robe de mariée, une pièce phare avouons-le,
impossible de passer à côté. Il symbolise la nouvelle vie qui s’offre à vous.

 

La mariée à gauche de son époux

La coutume veut que la mariée se tienne à gauche de son époux, c’est pourquoi, dans une église,
vous verrez toujours les invités de la mariée placés sur les bancs de gauche et la famille du marié à
droite. Cette tradition remonte au temps où les hommes repoussaient les éventuels prétendants à

l’aide de leur épée qu’ils tenaient de la main droite. Une coutume bien chevaleresque ! Cette
tradition est devenue une règle. C’est une règle encore respectée pour placer les invités, alors je me
fais simplement la messagère de cette tradition ancienne !

 

Le lancer de riz

Cette tradition trouve son origine dans l’Antiquité : il s’agit d’un rite païen ancestral, pour honorer
le lien avec la déesse Déméter, déesse de l’agriculture et des moissons. Lancer du riz apporte ainsi
aux mariés un présage de prospérité et fertilité.
De nos jours, le riz est bien souvent remplacé par des bulles de savons ou des pétales de rose.
Optez pour des pétales rouge symbole de l’amour passionnel ou rose qui exprime l’affection et la
fidélité. On évitera les pétales blanc symbole de la pureté des sentiments mais les roses blanches
aussi magnifiques soient elles sont souvent destinées à un destin bien funeste. On peut tout à fait les
intégrer à un bouquet, à une décoration florale mais elles n’ont pas leur place à ce moment de la
cérémonie. Ici, la tradition du lancer de riz peut être remplacée par toutes vos extravagances, place à
votre imagination, bien sûr j’ai quelques idées en tête si vous le souhaitez !

 

Les dragées

La dragée trouve son origine en Grèce antique où elle était utilisée en guise de dessert à la fin du
repas. Elle a été inventée par accident : Julius Dragatus, confiseur romain aurait laissé tomber par
inadvertance une amande dans du miel.
En France, elle a été réinventée par les apothicaires qui trempaient les pilules dans du sucre ou du
miel afin d’en adoucir la saveur amère et prolonger leur conservation, jusqu’à ce que l’un d’entre eux
fasse de même avec une amande. C’est grâce à Catherine de Médicis qu’elle a pu se diffuser au sein de la
cour française. Elle lui a apporté le raffinement et la qualité que l’on connaît aujourd’hui.
On offre des dragées pour remercier nos convives d’avoir partagé ce moment avec nous.
Traditionnellement, chaque ballotin contient 5 dragées : la première symbolise la santé, la deuxième la
richesse, la troisième le bonheur, la quatrième la fertilité et enfin la cinquième la longévité.
Les dragées dans les mariages rentrent dans la catégorie des cadeaux invités, elles perdent un peu la
côte ces dernières années et sont remplacées par toute sorte d’autres cadeaux : les savons, les graines, le
miel, les plantes grasses, des bonbons etc. Une question se pose alors : ces fameuses friandises qui ont
traversé des décennies sont-elles vouées à disparaître ? Ce serait une grande perte pour nos papilles ! Ne
trouvez-vous pas ?

 

Le lancer de bouquet

Il date du XVIème siècle et a toujours été lié à cette prédiction : la jeune fille qui arrive à attraper
le bouquet sera la prochaine à se marier.
Nos futures mariées se sentent parfois lassées par ce lancer traditionnel et optent pour d’autres
alternatives comme les rubans. De manière originale, j’ai même pensé à retomber en enfance et
proposer ainsi… une partie de loup ? Une idée un peu loufoque me direz-vous mais après tout,
beaucoup de mariées chaussent rapidement des baskets ou mocassins confortables alors pourquoi
ne pas courir ? La plus motivée saura vous attraper !

Certaines d’entre elles préfèrent garder leur bouquet et font préparer au fleuriste un second
bouquet pour le lancer car, oui, cette tradition reste tout de même une évidence dans une majorité
de mariages et permet d’offrir un moment convivial et divertissant à nos convives !
Dans un monde qui tend enfin vers plus d’égalité entre hommes et femmes, notez cette variante :
cet été, nous avons fait un lancer de bouquet pour…. les hommes célibataires ! Il ne tient qu’à vous
de trouver une idée originale pour jouer avec cette tradition qui a le mérite de faire participer
plusieurs convives.

 

 

La jarretière

Elle fait partie des traditions qui tendent à disparaître. Elle a vu le jour au Moyen-Age
lorsqu’Edouard III se vit ramasser la jarretière de sa maîtresse, la comtesse de Salisbury, qui a
malencontreusement glissée en bas de sa jambe lorsqu’elle dansait avec le souverain. Celui-ci la
récupéra et l’a glissé autour de sa propre jambe afin de contrer les ragots et les commérages. C’est
ainsi que naquit l’ordre de la jarretière.
Elle a été mise en place dans les mariages afin de compléter la dot de la mariée lorsque celle-ci
était peu fournie.
Aujourd’hui nous ne faisons plus de liste de mariage ou très peu car les futurs mariés vivent
ensemble depuis déjà quelques temps, il est donc inutile d’acheter de la vaisselle, des draps et
d’autres articles de maison que l’on pouvait voir sur une liste déposée en magasin. Nous optons pour
une urne, dans laquelle les invités laissent de l’argent dans le but de financer le voyage de noces (ou
autre). Il paraît donc délicat pour certains couples de demander à leurs convives de mettre de
l’argent à nouveau pour un jeu.
Pour certaines mariées, le jeu de la jarretière est dégradant, dévoiler une partie de la jambe en
contrepartie d’un pécule peut être effectivement discutable. D’autres au contraire y verront un jeu
divertissant qui permettra de réveiller les convives les plus endormis lors de la soirée… Encore une
fois, tout le bonheur du mariage repose sur la singularité du moment, chaque couple étant unique,
leur union l’est aussi, j’y tiens beaucoup, alors nul doute que nous réussirons à adapter cette
tradition à vos envies !

La pièce montée
Encore une tradition qui voit le jour dans l’Antiquité grecque. A cette époque, les pâtisseries
semblaient assez succinctes, elles étaient confectionnées à base d’orge et de blé. Il était coutume de
casser du « pain » sur la tête des mariés afin de leur assurer fertilité et bonheur.
Au Moyen-Age, ces « pains » seront agrémentés de sucre. Le but était de les empiler afin de
monter une tour la plus haute possible : plus la tour était haute, plus le mariage serait heureux.
Encore, cela reste un de nos classiques qui se raréfie, laissant place à ces somptueux gâteaux au
style américain dénommé « wedding cake » : une pâtisserie somptueuse aux saveurs diverses,
souvent fruité, agrémenté de pâte à sucre ou non, sur lesquels on peut réaliser toutes sortes de
décoration.

Je dirais qu’aujourd’hui nous assistions à un medley de plusieurs desserts, la pièce montée fait partie
de ces possibilités, elle est souvent beaucoup plus petite qu’avant et à base de choux ou de
macarons, puis accompagnée de plusieurs autres gâteaux adaptés à vos goûts, voire d’une fontaine à
chocolat où vous pourrez y déguster les fruits… non défendus !

 

La soupe à l’oignon

Et oui, voici une tradition bien de chez nous : la soupe à l’oignon. C’est un breuvage inventé par
Louis XV qui permettait de passer un dernier moment de convivialité après une journée riche en
émotions. La soupe à l’oignon a pour vertu de redonner un petit regain d’énergie lorsque celui-ci est
au plus bas et de terminer ainsi la soirée ou plutôt le petit matin, sur une note joyeuse et
chaleureuse, restant gravée dans nos mémoires.
La soupe à l’oignon a été remplacée par le brunch du lendemain plus « British » et peut être plus
distingué. Il permet également de profiter plus longuement de nos convies et de réellement savourer
ce week-end end de mariage que nous avons mis une année à préparer. Quel plaisir de « débriefer »
l’intense journée du samedi et de se retrouver en plus petit comité pour pleinement profiter de
chacun !

 

Le faire part de mariage

Tellement évident qu’il est difficile de concevoir qu’il fait partie d’une tradition. La coutume veut
que le faire part soit confectionné par les parents des mariés. Il était composé de deux parties : la
première faisait référence aux parents de la mariée et la deuxième aux parents du futur époux.
Nous retrouvons encore cette forme de faire part dans certaines familles. La plupart des mariés
ayant pris leur indépendance et n’étant plus sous la coupe de leurs parents, ils envoient le faire part
en leur nom. Le faire part s’adapte et annonce le thème du mariage donc il pourra être champêtre,
bohème, avec des photos, humoristique, classique, chic, doré, floral etc. Encore une fois, tout est
personnalisable, surtout cet aspect !
Le choix du faire part est devenu un élément important car il est déjà une « mise en bouche », un
véritable teasing pour vos invités qui projettent déjà tout un imaginaire quand vous leur livrer le
thème ou les couleurs du mariage. Bien sûr, il donne toutes les indications logistiques aux convives,
les horaires de l’union en mairie, l’église ou la cérémonie laïque, le lieu et répond déjà à quelques
questions comme l’éventuel tenue spéciale à prévoir. N’oublions pas la liste d’hébergement qui peut
être également jointe afin de soulager tout le monde lors de ce week-end qui s’annonce arrosé, pas
question de conduire trop longtemps le samedi soir !
Depuis le début du XXIe siècle, une évidence a cours : le « Save the date », un petit carton sur le
même thème que votre faire part envoyé un an à 8 mois à l’avance afin de prévenir vos convives
qu’un évènement important aura lieu à une date précise, pour anticiper et réserver le weekend end
pour les personnes qui ont un agenda chargé !

Notre voyage touche à sa fin. Il existe bien d’autres traditions, mais celles-ci sont pour moi les
plus importantes et les plus connues… mais peut-être n’en connaissiez-vous pas l’origine ?
Bien sûr, j’ai des préférences, des traditions me touchent plus que d’autres, cela vient de ma culture,
de mon expérience de professionnelle aussi mais ce qui compte pour moi, c’est vous.

Vous deux, pour un moment unique où vous aurez désormais le loisir de choisir de respecter
certaines traditions parce que vous en connaissez les origines ou parce qu’elles vous touchent, tout
simplement. Et c’est en ayant la vue sur notre passé qu’on peut plus facilement en jouer, apporter
des variations ou même faire table rase et dépoussiérer tout cela ! Tout est possible ! C’est Votre
moment ! Et je ne fais que rendre cela possible… A très bientôt pour vous accompagner.

Alexa Ollagnon Regeffe

wedding planner à Lyon

quelque chose d'ancien mariage